vingt-neuf, abandonnée

Je me sens vachement seule...
Le premier truc dont je suis certaine, c'est que je suis davantage capable d'être heureuse en couple que seule.
Le second, c'est que je ne me vois pas en couple avec toi, B., pour le moment. Mais alors pas du tout.
Et dans ma vie, en ce moment, il n'y a que toi.
Et j'ai besoin d'un soutien.
C'est NUL, complètement. Je peux même pas dire "j'en peux plus". Seulement, j'arrive pas à faire. Rien. Je suis complètement submergée par les révisions que j'ai pas commencées, par la vaisselle et les fringues sales qui s'accumulent, par les fourmis que j'ai pas encore chassées, par l'état lamentable de mon appartement, par mon entorse dont je sais pas quoi faire, sur laquelle personne m'a rien dit, et je me suis retrouvée à la sortie des urgences sans rien d'autre qu'une orthèse mal mise et une ordonnance pour du doliprane toutes les six heures, sans indication de durée, d'évolution, sans savoir comment diminuer l'œdème, ni s'il y avait un risque de complication si j'abusais de ma cheville, ni comment ne pas en abuser, justement. Avec encore mes bouts de gravier dans les mains, et mes genoux pleins de bétadine. Je suis une gosse perdue. Je suis rentrée en bus, j'ai marché, j'ai décidé toute seule que j'irai pas en cours le lendemain, j'ai marché toute la semaine, j'ai personne qui me plaint, personne m'aurait spontannément proposé de l'aide. Personne pour me pousser à donner le meilleur de moi. Personne pour être fier de moi. Je m'accroche à ce que je peux. J'ai gagné au Risk hier soir, j'ai cherché la moindre parcelle de fierté dans ton regard. Pour un jeu, un putain de jeu de société. Je cherche un père, et j'en ai pas. Et j'en aurai jamais, et je sais pas faire sans. Il faut que j'apprenne, mais ça prend du temps, de l'argent, de l'énergie, de la volonté. J'ai pas tout ça. J'ai l'impression que j'aurai jamais cette capacité que les gens ont de savoir gérer leur vie.