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Trouvé un soir d'automne
31 mars 2011

Vingt-huit, avinée

(...mais au Vouvray et au Riesling)

En marchant pour rentrer chez moi, j'ai eu envie d'écrire. Tout ça parce que j'ai un peu bu. Alors en arrivant j'ouvre une bouteille -ma seule bouteille, un cadeau d'une cousine- et j'allume mon pc. Première fois que je tente cette expérience. C'est assez drôle, j'ai débuté ce blog au bon rouge, je le poursuis au blanc.

Tout à l'heure, j'essayais d'expliquer à une amie en quoi je l'enviais d'être elle. Jeune femme magnifique, très intelligente, parfaitement bilingue, un port de reine, une culture très délicate, très observatrice, et par-dessus tout une gentillesse naturelle, inscrite dans son être.
Elle est entourée de gens très "classes", la jeunesse intellectuelle de la région.

Je me fais peut-être des illusions. Mais lorsque j'ai rencontré certains de ses amis, comme lorsque j'ai revu C. tout à l'heure après six ou huit ans sans nouvelles, je me suis sentie d'un autre monde, d'un rang moins haut. Le plus grand des scientifiques ne vaut rien à côté d'un amateur de jazz.
Ce soir, prise de conscience : je suis en train de m'épaissir.
Je cherche à tout prix à briller aux yeux de mes amis, seulement mes amis actuels sont futurs informaticiens, physiciens, chimistes... Et si le monde des artistes me fascine, c'est cet univers-là, celui des sciences, de l'exactitude, des geeks qui m'aime, celui où je me sens chez moi. Mais j'ai honte de faire partie de cette sphère-là. Je n'arrive pas à assumer la nécessité que j'ai de dire et d'entendre les choses telles qu'elles sont pensées, ni l'incapacité de lire entre les lignes ou d'analyser des propos. Je n'aime pas passer la majorité du temps à croire que je suis plus subtile que la plupart des individus de mon pays. Je voudrais enfin appliquer la rigueur scientifique à la construction d'une pensée gracieuse.

Cheminement intéressant, mais ce n'était pas mon objectif de départ, expérience moyennement concluante. De toute façon tout est moyen aujourd'hui.

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Commentaires
A
28 ans, même avinée, ça laisse encore de la marge à voir d'autres univers! Tu as peur d'être moyenne, de manquer de délicatesse... J'ai peur de la mort, de la souffrance, de l'horreur que peuvent vivre certaines personnes. Pourtant, je crois ne pas trop manquer de subtilité et je crois être en bonne santé... Pourquoi passons tant de temps à dessiner les barreaux d'une prison qui n'existe pas?
Trouvé un soir d'automne
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